Valyrian
Pilier
Il y a quelques temps, j’étais tombé sur ce site : Le blog | Maïeutique Transcendante
Il s’agit d’un groupe affirmant proposer un enseignement initiatique d’inspiration hindoue, basée essentiellement sur l’Advaïta Vedanta. Ils disaient se référer (au moins en partie) à Guénon, et j’ai donc souhaité leur poser des questions pour mieux comprendre l’optique dans laquelle ils se placent et voir à quel point cela correspond à ce qu’on a compris de Guénon. J’ai reçu un réponse il n’y a pas longtemps, que je vais donc vous partager. J’ai reformulé les questions (qui étaient un peu à rallonge et alambiquées) pour faciliter la lecture. Du coup, je modifie légèrement les réponses pour qu’elles collent mieux, mais globalement je fais de mon mieux pour retranscrire le message
Vous avez dit avoir suivi des enseignements initiatiques de différentes sources (notamment l’Advaita Vedanta et le Nouvel Enseignement Tchang). Mais s’inscrire dans une démarche ‘multi-initiatique’ (donc sauter d’un ‘rayon’ de la ‘roue’ à un autre) n’est-il pas ordinairement déconseillé, même s’ils mènent effectivement au même endroit ?
À vous lire, on pourrait croire que nous avons cherché à collecter plusieurs cheminements différents (l’air de dire que plus l’on en a, mieux c’est), ou encore que nous sommes passés de l’un à l’autre en cours de route : un peu d’Advaïta, puis un peu de Tchang, puis on retourne à l’Advaïta… Mais cela ne rend pas tout à fait justice à notre démarche. Il est vrai, nous avons suivi des enseignements de l’Advaïta, puis nous avons reçu une initiation du Nouvel Enseignement Tchang qui se trouvait à l’époque à Limoges. Mais c’est bien parce que rien n’empêche, une fois que l’on a suivi un chemin jusqu’au bout, d’aller voir comment se passe le cheminement dans une autre tradition, ce qui peut d’ailleurs se révéler très utile.
De plus, même si l’image de la Roue (dont les rayons partent et mènent au même point) n’est pas mauvaise en elle-même, elle peut laisser croire que tous les rayons sont identiques entre eux. Or, il existe des différences de méthodologies entre ces différentes voies – c’est d’ailleurs pour cela que nous préférons utiliser l’image des différents sentiers qui mènent au sommet de la même montagne. Par exemple, en Inde, il y a ce culte du guru (prosternations, on reçoit tout du guru, etc.) que l’on ne retrouve pas du tout dans l’Enseignement Tchang. À vrai dire, on nous enseignait presque que Bouddha était un maître comme les autres et qu’il était mort d’une indigestion de sanglier (ce qui, pour des végétariens, était encore moins reluisant). Peu importe l’historicité de l’anecdote d’ailleurs : l’intention pédagogique était claire : pas d’idéalisation. Humainement et pédagogiquement parlant, cela nous a beaucoup apporté et nous a amené à relativiser certaines choses de la tradition hindoue d’un point de vue pédagogique.
En bref, pour ce qui relève du cheminement initiatique, nous pensons qu’il faut prendre son temps pour être sûr de trouver la voie qui nous correspond le plus et, après l’avoir trouvé, la suivre effectivement jusqu’au bout. Mais cela n’empêche nullement de tirer des enseignements d’autres voies une fois ce chemin accompli à des degrés divers, et c’est là le véritable sens de notre démarche.
Il vous arrive parfois d’enseigner à distance, mais la transmission de l’influence spirituelle (qui constitue l’initiation proprement dite) ne nécessite-t-elle pas, comme tout autre rite, une proximité physique ?
Vous nous avez mal compris : nous transmettons à distance le texte et les documents pouvant servir de support aux différentes étapes initiatiques, pour laisser plus de place au dialogue qui peut s’avérer très utile voire indispensable – il n’y a donc pas suppression de l’enseignement oral par exemple. Cela nous évite de répéter sans arrêt les bases de la doctrine pour réserver une part plus importante au dialogue, ce qui est bien souvent plus intéressant pour les deux côtés et permet d’identifier plus facilement les points de blocage.
De plus, vous avez une vision trop axée sur les rites, et c’est une déformation guénonienne. À titre personnel, nous sommes guénoniens mais pas pour autant guénolâtres : nous considérons qu’il y a certaines exagérations dans son œuvre et notamment sur l’importance des rites. Vous savez, si vous allez en Inde, vous verrez que les choses se font d’une manière très différente de ce que dit parfois René Guénon, qui donne peut-être une vision un peu ‘bureaucratique’ de la pratique spirituelle, sans doute influencée par les organisations occidentales qu’il fréquentait (par exemple la Franc-Maçonnerie où on a des registres, où on fait des listes de gens affiliés ou non-affiliés, etc). Mais en Inde, l’entrée en relation avec un maître, qui va transformer votre vie en profondeur, ne se fait pas forcément à travers des rites précis ou de cérémonies d’entrée hautement codifiées. Certaines écoles le font effectivement, ponctuant l’enseignement initiatique de rites, mais pas toutes (et il faut d’ailleurs distinguer le parcours initiatique des rites que réalisent quotidiennement les brahmanes, par exemple ; les rites eux-même ne sont pas l’alpha et l’omega de la gnose). Et puis, Ramana Maharshi disait souvent à certains de ses élèves de revenir le voir dans plusieurs années : ce n’est pas comme si les aspirants étaient toujours contraints de suivre avec régularité des rituels à horaires fixes auprès des maîtres.
De fait, vous avez bien raison de parler de transmission d’influence spirituelle, qui est l’essentiel de l’initiation. Mais vous faites erreur en croyant que le rite est la seule façon de transmettre une influence spirituelle : par exemple, rester en silence auprès du maître, c’est une façon de recevoir l’influence spirituelle, même sans être assis physiquement (la proximité n’est pas strictement obligatoire, même si elle est souvent nécessaire). Il y a également une transmission d’influence spirituelle par les échanges, par le dialogue : le rite n’est qu’un de ces modes de transmission. En fait, l’enseignement peut même être silencieux, mais cela demande tout de même une grande réceptivité de la personne, et c’est donc assez exceptionnel. Au passage, il faut également noter que dans certaines écoles, la transmission de l’influence spirituelle sera réactualisée régulièrement : cette transmission n’est pas toujours quelque chose de définitif.
Et puis, au-delà des rites, il y a votre propre pratique. Toute l’initiation n’est pas dans le rite ; mais est aussi dans les exercices que vous pratiquez, pour passer de l’initiation virtuelle à l’initiation effective (qui est la différence entre l’enseignement qu’on vous donne qui vous permet de vous réaliser et le travail personnel que vous fournissez pour vous l’assimiler réellement). En un sens, c’est la différence entre une recette de cuisine que l’on vous fournit, et le retroussage de manches nécessaire pour capitaliser sur cette recette. En bref, il ne faudrait pas avoir une vision trop «formelle» ou rituelle de la pratique spirituelle, ce serait faire des généralisations abusives et louper une grande partie des traditions spirituelles de l’humanité.
Vous avez dit que le mysticisme constituait l’essence de l’ésotérisme chrétien proprement dit. Au vu du manque de transmission initiatique maître-élève régulière en comparaison avec ce qu’il se fait dans les autres formes traditionnelles, les mystiques ne sont-ils pas livrés en quelque sorte à eux-mêmes sans un encadrement strict qui leur donnerait la pleine compréhension des choses ? Il semble y avoir un monde entre un Padre Pio et un Shankara en terme d’articulation doctrinale, et Guénon semblait regarder le mysticisme comme quelque chose d'incomplet et de partiel
Pour nous, il apparaît clair que Guénon a méconnu le plein potentiel de la mystique, parce qu’il n’a pas établi la distinction entre Basse-Mystique et Haute-Mystique. Or, cette distinction est très importante, car la Haute-Mystique (qu’a malheureusement ignoré René Guénon) est celle qui a réellement pour but l’union avec Dieu (on pourrait parler de ‘Mystique sobre’, pour reprendre l’expression de certains soufis), tandis que la Basse-Mystique est basée sur les phénomènes : on a par exemple des visions (des anges, du diable…), parfois accompagnée de quelques dérèglements psychologiques, etc. C’est une précision importante car lorsque vous êtes chrétien et que vous voulez approcher l’ésotérisme de votre tradition (c’est à dire, au sens où nous l’entendons, la fin de la séparation entre le Créateur et la Créature), ne cherchez pas ailleurs : vous le trouverez dans la Haute-Mystique. C’est bien de cela que les orthodoxes parlent quand ils évoquent la ‘théomorphose de l’homme’, de même pour les protestants quand ils mentionnent la ‘justification de l’homme’. Il est donc bien dommage qu’un certain nombre de guénoniens aient fait l’impasse sur cette question, ce qui les a conduit à chercher un peu partout un ésotérisme qui était en réalité sous leurs yeux. Pour donner un exemple, le Padre Pio est justement un cas typique de Basse-Mystique, tandis que Maître Eckhart est un exemple de la Haute-Mystique. Et quand vous le lisez en le comparant à des écrits de grands maîtres comme Ibn Arabi ou Shankaracharya, vous voyez bien l’unité de fond qui s’en dégage.
D’ailleurs, vous faites sans doute un généralisation abusive quand vous dites que les mystiques sont livrés à eux-même et sans relation de maître à élèves : je ne vois pas ce qui empêche un mystique d’être le disciple d’un autre mystique ; et d’ailleurs certains textes de mystiques décrivent en détail des techniques de méditation et des étapes à suivre pour réaliser l’union (et même dans les pères de l’église). Et quand bien même, vous sous-estimez la diversité des écoles et pratiques spirituelles, qui existent pour correspondre à autant de gens que possible (‘Les vois vers Dieu sont aussi nombreuses que les âmes des hommes’, disent les soufis) ; tous n’ont pas forcément besoin de techniques ou de méthodes bien définies et délimitées pour réaliser cette union.
Il s’agit d’un groupe affirmant proposer un enseignement initiatique d’inspiration hindoue, basée essentiellement sur l’Advaïta Vedanta. Ils disaient se référer (au moins en partie) à Guénon, et j’ai donc souhaité leur poser des questions pour mieux comprendre l’optique dans laquelle ils se placent et voir à quel point cela correspond à ce qu’on a compris de Guénon. J’ai reçu un réponse il n’y a pas longtemps, que je vais donc vous partager. J’ai reformulé les questions (qui étaient un peu à rallonge et alambiquées) pour faciliter la lecture. Du coup, je modifie légèrement les réponses pour qu’elles collent mieux, mais globalement je fais de mon mieux pour retranscrire le message

Vous avez dit avoir suivi des enseignements initiatiques de différentes sources (notamment l’Advaita Vedanta et le Nouvel Enseignement Tchang). Mais s’inscrire dans une démarche ‘multi-initiatique’ (donc sauter d’un ‘rayon’ de la ‘roue’ à un autre) n’est-il pas ordinairement déconseillé, même s’ils mènent effectivement au même endroit ?
À vous lire, on pourrait croire que nous avons cherché à collecter plusieurs cheminements différents (l’air de dire que plus l’on en a, mieux c’est), ou encore que nous sommes passés de l’un à l’autre en cours de route : un peu d’Advaïta, puis un peu de Tchang, puis on retourne à l’Advaïta… Mais cela ne rend pas tout à fait justice à notre démarche. Il est vrai, nous avons suivi des enseignements de l’Advaïta, puis nous avons reçu une initiation du Nouvel Enseignement Tchang qui se trouvait à l’époque à Limoges. Mais c’est bien parce que rien n’empêche, une fois que l’on a suivi un chemin jusqu’au bout, d’aller voir comment se passe le cheminement dans une autre tradition, ce qui peut d’ailleurs se révéler très utile.
De plus, même si l’image de la Roue (dont les rayons partent et mènent au même point) n’est pas mauvaise en elle-même, elle peut laisser croire que tous les rayons sont identiques entre eux. Or, il existe des différences de méthodologies entre ces différentes voies – c’est d’ailleurs pour cela que nous préférons utiliser l’image des différents sentiers qui mènent au sommet de la même montagne. Par exemple, en Inde, il y a ce culte du guru (prosternations, on reçoit tout du guru, etc.) que l’on ne retrouve pas du tout dans l’Enseignement Tchang. À vrai dire, on nous enseignait presque que Bouddha était un maître comme les autres et qu’il était mort d’une indigestion de sanglier (ce qui, pour des végétariens, était encore moins reluisant). Peu importe l’historicité de l’anecdote d’ailleurs : l’intention pédagogique était claire : pas d’idéalisation. Humainement et pédagogiquement parlant, cela nous a beaucoup apporté et nous a amené à relativiser certaines choses de la tradition hindoue d’un point de vue pédagogique.
En bref, pour ce qui relève du cheminement initiatique, nous pensons qu’il faut prendre son temps pour être sûr de trouver la voie qui nous correspond le plus et, après l’avoir trouvé, la suivre effectivement jusqu’au bout. Mais cela n’empêche nullement de tirer des enseignements d’autres voies une fois ce chemin accompli à des degrés divers, et c’est là le véritable sens de notre démarche.
Il vous arrive parfois d’enseigner à distance, mais la transmission de l’influence spirituelle (qui constitue l’initiation proprement dite) ne nécessite-t-elle pas, comme tout autre rite, une proximité physique ?
Vous nous avez mal compris : nous transmettons à distance le texte et les documents pouvant servir de support aux différentes étapes initiatiques, pour laisser plus de place au dialogue qui peut s’avérer très utile voire indispensable – il n’y a donc pas suppression de l’enseignement oral par exemple. Cela nous évite de répéter sans arrêt les bases de la doctrine pour réserver une part plus importante au dialogue, ce qui est bien souvent plus intéressant pour les deux côtés et permet d’identifier plus facilement les points de blocage.
De plus, vous avez une vision trop axée sur les rites, et c’est une déformation guénonienne. À titre personnel, nous sommes guénoniens mais pas pour autant guénolâtres : nous considérons qu’il y a certaines exagérations dans son œuvre et notamment sur l’importance des rites. Vous savez, si vous allez en Inde, vous verrez que les choses se font d’une manière très différente de ce que dit parfois René Guénon, qui donne peut-être une vision un peu ‘bureaucratique’ de la pratique spirituelle, sans doute influencée par les organisations occidentales qu’il fréquentait (par exemple la Franc-Maçonnerie où on a des registres, où on fait des listes de gens affiliés ou non-affiliés, etc). Mais en Inde, l’entrée en relation avec un maître, qui va transformer votre vie en profondeur, ne se fait pas forcément à travers des rites précis ou de cérémonies d’entrée hautement codifiées. Certaines écoles le font effectivement, ponctuant l’enseignement initiatique de rites, mais pas toutes (et il faut d’ailleurs distinguer le parcours initiatique des rites que réalisent quotidiennement les brahmanes, par exemple ; les rites eux-même ne sont pas l’alpha et l’omega de la gnose). Et puis, Ramana Maharshi disait souvent à certains de ses élèves de revenir le voir dans plusieurs années : ce n’est pas comme si les aspirants étaient toujours contraints de suivre avec régularité des rituels à horaires fixes auprès des maîtres.
De fait, vous avez bien raison de parler de transmission d’influence spirituelle, qui est l’essentiel de l’initiation. Mais vous faites erreur en croyant que le rite est la seule façon de transmettre une influence spirituelle : par exemple, rester en silence auprès du maître, c’est une façon de recevoir l’influence spirituelle, même sans être assis physiquement (la proximité n’est pas strictement obligatoire, même si elle est souvent nécessaire). Il y a également une transmission d’influence spirituelle par les échanges, par le dialogue : le rite n’est qu’un de ces modes de transmission. En fait, l’enseignement peut même être silencieux, mais cela demande tout de même une grande réceptivité de la personne, et c’est donc assez exceptionnel. Au passage, il faut également noter que dans certaines écoles, la transmission de l’influence spirituelle sera réactualisée régulièrement : cette transmission n’est pas toujours quelque chose de définitif.
Et puis, au-delà des rites, il y a votre propre pratique. Toute l’initiation n’est pas dans le rite ; mais est aussi dans les exercices que vous pratiquez, pour passer de l’initiation virtuelle à l’initiation effective (qui est la différence entre l’enseignement qu’on vous donne qui vous permet de vous réaliser et le travail personnel que vous fournissez pour vous l’assimiler réellement). En un sens, c’est la différence entre une recette de cuisine que l’on vous fournit, et le retroussage de manches nécessaire pour capitaliser sur cette recette. En bref, il ne faudrait pas avoir une vision trop «formelle» ou rituelle de la pratique spirituelle, ce serait faire des généralisations abusives et louper une grande partie des traditions spirituelles de l’humanité.
Vous avez dit que le mysticisme constituait l’essence de l’ésotérisme chrétien proprement dit. Au vu du manque de transmission initiatique maître-élève régulière en comparaison avec ce qu’il se fait dans les autres formes traditionnelles, les mystiques ne sont-ils pas livrés en quelque sorte à eux-mêmes sans un encadrement strict qui leur donnerait la pleine compréhension des choses ? Il semble y avoir un monde entre un Padre Pio et un Shankara en terme d’articulation doctrinale, et Guénon semblait regarder le mysticisme comme quelque chose d'incomplet et de partiel
Pour nous, il apparaît clair que Guénon a méconnu le plein potentiel de la mystique, parce qu’il n’a pas établi la distinction entre Basse-Mystique et Haute-Mystique. Or, cette distinction est très importante, car la Haute-Mystique (qu’a malheureusement ignoré René Guénon) est celle qui a réellement pour but l’union avec Dieu (on pourrait parler de ‘Mystique sobre’, pour reprendre l’expression de certains soufis), tandis que la Basse-Mystique est basée sur les phénomènes : on a par exemple des visions (des anges, du diable…), parfois accompagnée de quelques dérèglements psychologiques, etc. C’est une précision importante car lorsque vous êtes chrétien et que vous voulez approcher l’ésotérisme de votre tradition (c’est à dire, au sens où nous l’entendons, la fin de la séparation entre le Créateur et la Créature), ne cherchez pas ailleurs : vous le trouverez dans la Haute-Mystique. C’est bien de cela que les orthodoxes parlent quand ils évoquent la ‘théomorphose de l’homme’, de même pour les protestants quand ils mentionnent la ‘justification de l’homme’. Il est donc bien dommage qu’un certain nombre de guénoniens aient fait l’impasse sur cette question, ce qui les a conduit à chercher un peu partout un ésotérisme qui était en réalité sous leurs yeux. Pour donner un exemple, le Padre Pio est justement un cas typique de Basse-Mystique, tandis que Maître Eckhart est un exemple de la Haute-Mystique. Et quand vous le lisez en le comparant à des écrits de grands maîtres comme Ibn Arabi ou Shankaracharya, vous voyez bien l’unité de fond qui s’en dégage.
D’ailleurs, vous faites sans doute un généralisation abusive quand vous dites que les mystiques sont livrés à eux-même et sans relation de maître à élèves : je ne vois pas ce qui empêche un mystique d’être le disciple d’un autre mystique ; et d’ailleurs certains textes de mystiques décrivent en détail des techniques de méditation et des étapes à suivre pour réaliser l’union (et même dans les pères de l’église). Et quand bien même, vous sous-estimez la diversité des écoles et pratiques spirituelles, qui existent pour correspondre à autant de gens que possible (‘Les vois vers Dieu sont aussi nombreuses que les âmes des hommes’, disent les soufis) ; tous n’ont pas forcément besoin de techniques ou de méthodes bien définies et délimitées pour réaliser cette union.